Le miroir aux alouettes
- gobbepsy
- 30 oct. 2023
- 1 min de lecture

« J’ai fait des thérapies courtes pendant dix ans ! »
Confidence d’une personne qui, pendant des années, a enchaîné les thérapies dites courtes, et les thérapeutes qui proposaient une solution en quelques mois, quelques semaines voire quelques séances.
Nous avons publié avec Thomas Rabeyron une traduction d’un article de Farad Dalal sur les dérives du marché des thérapies comportementalistes en Grande-Bretagne[1]. Pas sûr que de telles dérives ne soient pas déjà en œuvre en France…
Toujours est-il que les miracles promis par des certaines thérapies posent de nombreuses questions : les personnes qui consultent un psy sont-elles vraiment malades ? Est-ce parce qu’on ne va pas bien qu’on doit être soigné ? La psychanalyse doit-elle être une rééducation « orthopédique » de la personne qui vient consulter ? La source de ce qui fait souffrance peut-elle être ciblée en quelques séances ? Et y a-t-il une source ?
Dans un texte sur L’analyse profane, Freud montre que tout espace de parole peut, de fait, avoir des effets thérapeutiques. Il y a fort à parier qu’une personne qui trouve un espace de parole, même face à un médecin qui n’aurait aucune formation analytique, a toutes les chances de ressentir quelques effets thérapeutiques au bout de quelques semaines.
Mais est-ce cela le travail engagé dans une psychanalyse ?
Le fait est que ces effets bénéfiques, souvent aussi, s’estompent aussi vite qu’ils sont apparus.
Alors thérapie courte ? Ou travail plus long, plus approfondi, mais aussi, peut-être, aux effets plus durables...
[1] Farad Dalal, Christophe Gobbé et Thomas Rabeyron, « “Comment ont-ils pu ?” : la responsabilité hyper-rationnelle et l’éthique managérialiste », In Analysis, 5, no 2, octobre 2021, p. 174‑82,
https://doi.org/10.1016/j.inan.2021.07.006